THE INTERVIEW

September, 2025

GLADYS VANTARD

DIRECTORS OF Gold or life

HONORABLE MENTION

Gladys, parlez-nous un peu plus de vous. D’où vient votre désir de devenir réalisatrice ?

J’ai actuellement 21 ans et je suis originaire de Franche-Comté et aujourd’hui étudiante en cinéma d’animation 2D à Paris. Très tôt, j’ai eu le besoin de créer mes propres univers et de mettre en scène des histoires, que ce soit à travers le dessin ou l’écriture. J’aime particulièrement mêler le rêve, l’histoire et le pittoresque. Mon objectif, en tant que réalisatrice, est de faire rêver et réfléchir le spectateur, en mettant avant tout en avant la beauté des images et des récits.

Quel est votre parcours ?

Ayant grandi dans un petit village de Franche-Comté, dans un environnement éloigné du cinéma populaire, ce sont mes parents, et surtout ma mère, qui m’ont invité à cultiver le goût des classiques littéraires, de l’histoire et des mythologies. Cela m’a donné une passion pour les univers intemporels plutôt que contemporains. En parallèle, j’ai beaucoup regardé de documentaires et j’ai été marquée par les films de Michel Ocelot, notamment Azur et Asmar, qui m’a ouvert au cinéma d’animation 2D. À 18 ans, j’ai quitté ma région pour Paris, une ville riche en culture et en musées, afin d’étudier l’animation d’abord à l’École de Condé, puis en mastère à LISAA, où je poursuis actuellement mes études tout en développant mes projets personnels.

Quelles ont été vos références pour Gold or life ?

Mes inspirations s’étendent au-delà de contes comme Aladdin ou Jack et le haricot magique et incluent Azur et Asmar. Le film aborde des thèmes comme l’amitié, la tentation et l’appât du gain, symbolisés par le trésor du château. J’ai choisi un style semi-réaliste afin de donner une dimension dramatique et sérieuse à l’intrigue. Visuellement, je me suis inspirée d’univers riches et variés, comme Le Pharaon, le Sauvage et la Princesse, Arrietty, Castlevania et Heavenly Vessel, pour accentuer le contraste entre personnages et décors.

Votre film a remporté une Mention Honorable aux RED Movie Awards, qu’est-ce que cela représente pour vous ?

Recevoir ce prix a été une immense joie, mais aussi une surprise. Je n’avais pas de grandes prétentions pour ce film, même si j’y ai mis beaucoup de ma personnalité et de mon énergie. Cette reconnaissance me touche profondément et me rend très reconnaissante envers le festival, qui a porté attention à mon travail.

Le film met en scène un voleur et son fidèle complice. Comment avez-vous travaillé la dynamique entre Jack et Marius pour qu’elle soit crédible et touchante ?

Je me suis inspirée de contes pour interroger la valeur d’une amitié confrontée à la tentation. Jack, impulsif, est rapidement aveuglé par la cupidité et finit par trahir Marius pour conserver le trésor. Marius, au contraire, plus calme et raisonnable, incarne la fidélité et la morale. Cette opposition illustre la corruption possible des liens fraternels, un thème qui me parle particulièrement en tant que sœur jumelle, puisque la dualité et la question de la trahison résonnent fortement dans mon vécu.

L’animation permet une grande liberté visuelle. Quelles ont été vos principales inspirations graphiques ou artistiques pour créer l’univers du château et de ses mystères ?

Mes influences visuelles incluent Le Pharaon, le Sauvage et la Princesse, Arrietty, Castlevania et Heavenly Vessel. J’ai voulu créer trois grandes atmosphères : l’extérieur nocturne bleuté qui ouvre et ferme le récit, l’intérieur du château, froid et imposant, et enfin la salle du trésor, éclatante de doré, qui symbolise l’émerveillement mais aussi le danger de la tentation. Les contrastes de couleurs, de lumières, les jeux d’échelle et l’utilisation des silhouettes ont été des éléments centraux pour donner vie à cet univers.

Quels ont été les plus grands défis techniques ou créatifs que vous avez rencontrés durant la réalisation du film ?

Ce projet m’a obligée à sortir de mon style habituel, très classique et merveilleux, pour adopter une approche plus dramatique tout en gardant une touche onirique. Le défi majeur a aussi été technique : l’animation reste une discipline exigeante dans laquelle je ne suis pas encore totalement à l’aise. Mais ces difficultés m’ont permis de progresser et de confirmer ma passion pour ce domaine.

L’histoire évoque des thèmes universels comme l’amitié, la loyauté et la tentation. Que souhaitez-vous que le public retienne en priorité après le visionnage ?

J’aimerais que les spectateurs, enfants comme adultes, s’émerveillent devant les couleurs et l’univers du film, mais aussi qu’ils réfléchissent à la place des valeurs humaines face à la tentation matérielle. Le film n’a pas vocation à être moralisateur, mais à susciter et proposer une réflexion sur nos liens avec les autres et notre rapport aux biens qui peuvent nous aveugler.

Avez-vous une anecdote particulière à partager avec nous ?

Je me sens partagée entre deux pôles : une âme très ancienne, fascinée par l’histoire, le baroque et le rococo, et une autre, profondément enfantine, qui s’émerveille devant tout ce qui est coloré et merveilleux. C’est cette dualité qui nourrit mon imaginaire et mon rapport au cinéma, dans une sorte de rêve perpétuel.

Quel est votre prochain projet ?

Je souhaite développer un projet personnel de vulgarisation historique, qui pourrait prendre la forme d’une série animée ou d’un long-métrage, mêlant rigueur historique et narration visuelle.